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Hiwar RTM: Partie I (Texte)
Présentation par l'animateur de l'émission, Mustapha Alaoui
"L'invité de la présente émission a misé sur l'unité, alors qu'il avait carte blanche des Espagnols pour parler au nom des Sahraouis et être leur porte¬parole avec le monde, en vue de barrer la route à l'unification du Maroc, du Nord au Sud.
Il a choisi de regagner la mère-patrie en tant que président du parti de l'Union nationale sahraouie, soutenu par l'Espagne, comme il a réussi rapidement son intégration et assumé d'importantes responsabilités, notamment ministre des Affaires sahraouies.
Il est resté loyal envers la patrie, malgré les tentations de la part des ennemis et les fluctuations ayant marqué son parcours politique. Il a ainsi opté pour l'isolement et préféré l'attitude de spectateur.
L'invité a adhéré à l'action politique nationale dans le cadre de partis de droite, alors qu'il est imprégné des principes de gauche sur la base desquels il a tenu sa célèbre intervention au sein du Parlement au cours du débat sur la motion de censure, ce qui a contrarié les partis de gauche et l'a mis en dehors des formations de droite.
Notre invité est demeuré, durant sa période d'isolement, le sujet d'un nombre d'interrogations. Ses actions étaient interprétées comme allant à l'encontre des intérêts du pays jusqu'au moment où il a surpris tout le monde en assumant la présidence du Conseil consultatif pour les affaires sahariennes.
Même si cela n'a pas plu à certains et quoique d'autres le considèrent comme un homme du passé, il jouit d'un charisme auprès de la majorité qui voit en lui l'homme de la situation capable de convaincre Mohamed Abdelaziz de rentrer au pays.
Notre invité est marié et père de cinq enfants. Bonsoir, Monsieur Khalihenna Ould Errachid, président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes.
M. Ould Errachid sera interviewé par les confrères Ali Anouzla de l'hebdomadaire «Al-Jarida Al-Oukhra», Mustapha Iraki du quotidien «Al¬lttihad Al-Ichtiraki» et Mohamed Ayyadi du quotidien «Attajdid».
Les axes de ce débat sont: le CORCAS entre l'héritage du passé et les contradictions et les tiraillements du présent" entre ceux qui demandent l'élection (du président du Conseil, NDLR) et rejettent la désignation, ceux qui protestent contre leur exclusion et leur marginalisation en ce qui concerne les propositions des grandes lignes du projet de l'autonomie devant impliquer les Sahraouis marocains de Tindouf et Laâyoune ou une large autonomie proposée par des acteurs politiques et des potentialités du CORCAS en vue de dissiper les différends et gérer les affaires locales dans un cadre de régionalisation élargie à même d'englober toutes les sensibilités dans le but de contribuer à l'édification d'un Maroc fort et d'adresser un message clair à la communauté internationale signifiant que les plans intégrés restent l'unique solution pour le problème du Sahara marocam.
La diplomatie extérieure du CORCAS est un changement tactique dans le cadre d'une stratégie unique visant la réconciliation et l'intégration totale dans la patrie si vaste pour englober tout le monde. La patrie est clémente et miséricordieuse.
La première cause nationale, qui est la question du Sahara, a connu dernièrement un tournant décisif et fait partie actuellement des dossiers discutés au sein des Nations Unies, dans une nouvelle conjoncture internationale marquée par des verticalités, soit soutenant le Maroc et son intégrité territoriale, soit le contrariant ou attendant de voir plus clair.
Le Maroc a proposé la solution d'une large autonomie; le secrétaire général a réaffirmé que l'ONU ne va imposer aucune option aux parties; l'Algérie, un pays soutenant avec tous les moyens la thèse séparatiste, n'a pas changé son attitude à l'égard du Maroc et de son intégrité territoriale; le front «polisario» a été surpris par l'initiative marocaine qui a compliqué sa situation politique sur le plan régional et international, accentué les divisions dans ses rangs et offert l'opportunité à certaines voix influentes de se manifester pour demander une solution politique qui demeure la seule issue et que le Maroc cherche à promouvoir à travers une large autonomie, appuyée par l'activation du CORCAS.
* * * Question: Monsieur Khalihenna, le Conseil Royal Consultatif installé dernièrement pose apparemment une problématique de confiance, surtout en l'absence d'une évaluation de l'action de l'ancien Conseil en laissant de côté ses inconvénients et en tentant de trouver les solutions appropriées pour les surmonter.
La question de confiance au sujet de la composition du CORCAS émane du fait que certains ont parlé de morts ou de nominations inattendues et d'autres ont évoqué l'exclusion et la marginalisation.
De manière directe et sans généralités, comment le Conseil peut-il représenter tous les Sahraouis au milieu de ces tractations ayant surgi dès le début et comment peut-on surmonter, par le biais du CORCAS, toutes ces cacophonies ?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid :
Je te remercie Moulay Mustpaha et j'aimerai tout d'abord dire que le nouveau Conseil ne ressemble pas à son prédécesseur du point de vue de sa composition ou des objectifs.
Le nouveau Conseil est une institution créée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, avec des objectifs précis et bien clairs et lui a fixé de grandes missions aux contours bien défmis.
Le Conseil n'est pas une instance élue, mais il est désigné, ce qui relève des prérogatives constitutionnelles de Sa Majesté le Roi habilité à désigner les institutions dictées par une conjoncture donnée.
Le nouveau Conseil devra faire face à une nouvelle étape et comporte dans ses rangs toutes les composantes reconnues au sein de la communauté sahraouie sur les plans tribal, générationnel et social.
Question (Mustapha Alaoui) : L'ancien Conseil avait une légitimité, représentait toutes les tribus et ne comportait pas de morts.
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Le Conseil ne comporte pas de morts. Ce sont des allégations diffusées par certains journaux.
Par la grâce de Dieu, il n'existe pas un seul mort. Ce sont des mensonges qui ont été élucidés dès la première réunion du Conseil à Rabat. Les 141 membres ont répondu présent. Ce sont des questions que nous allons essayer d'expliquer à la presse pour ne pas véhiculer d'informations erronées sur le Sahara.
Question: Auparavant, il y avait 300 membres.
Réponse: Non, il y avait 190.
Question: Il existe 141 membres et certaines tribus ne sont pas représentées.
Réponse: Ce n'est pas vrai.
Question: Filala?
Réponse: Représentée.
Question: Mjat?
Réponse: Représentée.
Question: Lamyar, Toufat et Tajakan ?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Toutes les tribus sont représentées. Toutes les tribus reconnues par les Nations Unies figurent au sein du Conseil.
Question: Qui est l'instance qui a proposé le Conseil à Sa Majesté?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : C'est justement le genre de questions qui ne servent à rien. L'instance qui s'est chargée de la tâche de proposition est elle-même désignée par Sa Majesté qui a le droit constitutionnel de désigner qui il veut pour une période déterminée et pour un objectif quelconque. Tout est explicité dans le dahir royal instituant le nouveau Conseil.
Les prérogatives et la procédure de la constitution du Conseil existent dans le dahir. Premièrement, 50 pc des membres du Conseil sont des représentants de la Nation dans les deux chambres du Parlement, des présidents de communes, des présidents des assemblées provinciales ou certains présidents de municipalités.
Autrement dit, tous les types de députation aux niveaux partisan, social et territorial dans les trois régions sont représentés au sein du Conseil, aux côtés des autres potentialités comme les chioukhs, les jeunes, la femme, les anciens élus et la communauté marocaine établie à l'étranger.
Question: Mais des contestations et des plaintes ont été formulées...
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : C'est positif dans le sens où tout le monde veut participer au Conseil.
C'est aussi la preuve de la crédibilité du Conseil.
Question (Mohamed Ayyadi du quotidien AUajdid) : Les contestations ont été adressées au cabinet royal, ainsi qu'aux gouverneurs des provinces. Ne croyez-vous pas que cela va affecter l'unanimité demandée pour que le Conseil puisse s'acquitter de sa mission ? Quels sont les efforts que vous avez fournis en tant que président et au sein du bureau pour contenir ces protestations et passer à des choses plus importantes ?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid: D'abord, ces protestations sont très limitées, mais la presse leur a conféré une dimension démesurée. C'est vraiment minime. Les plaines émanent d'anciens membres ou probablement de certaines parties insatisfaites de leur représentativité.
Question: Quels sont les critères adoptés pour déterminer le rang de chaque tribu?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Les tribus sont proportionnellement représentées suivant leur importance et le nombre de leurs membres, d'après les statistiques.
Question: Est-ce que vous faites allusion aux tribus qui se trouvent à l'intérieur ou à celles se trouvant à Tindouf?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Toutes les tribus sont représentées et toutes leurs composantes l'y sont également. Peut-être pour ce qui est de ce Conseil, il existe une volonté populaire manifeste d'en faire partie.
La vérité qui satisfait l'ensemble des Sahraouis est que tout le monde y soit représenté. Pour moi, ceci est un élément positif dans la mesure où la crédibilité du Conseil a été confortée, en ce sens que tout le monde veut en faire partie.
Question du journaliste Ali Anouzla : M. Khalihenna Ould-Errachid a indiqué qu'il existe effectivement un équilibre en matière de représentativité des tribus et des régions au sein du CORCAS. Mon collègue Mustapha Alaoui a parlé de personnes défuntes. Je suis moi-même en possession de deux certificats de décès de personnes membres du Conseil, dont Roussin Al Garn.
Vous avez changé son nom par celui de l'un de ses proches ... SM le Roi a nommé le Président et le Secrétaire général du Conseil. Qui est la partie qui a procédé à la nomination de ces membres ?
Réponse: SM le Roi a nommé tous les membres.
Question: Pourquoi n'y a-t-il pas de représentativité?
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Ces certificats sont, sans doute, authentiques. Mais les membres du Conseil sont bel et bien vivants.
Question: Moi, je suis d'accord avec M. Khalihenna Ould Errachid sur le fait que les membres actuels du Conseil sont bel et bien vivants, mais dans la liste diffusée pour la première fois, par l'Agence de presse officielle, figuraient les noms de Roussin Al Garn et Mohamed Mustapha Al Mokhtar, que Dieu aient leurs âmes.
Réponse de M. Khalihenna Ould Errachid : Je note ici que l'accent est mis sur des détails secondaires et c'est là la critique colportée par les journaux sans souligner le fait que ceux qui ont publié ces noms devaient s'assurer de la source.
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